Cinq façons de soutenir les étudiants en crise de santé mentale
En 2009, Irnes Zeljkovic, étudiant à l'université Western, a connu un épisode psychotique aigu sur le campus, causé par le stress et la pression scolaire. Il a été brutalement arrêté par la police du campus et traité par la suite comme un criminel plutôt que comme une personne qui avait besoin d'être validée et comprise lorsqu'elle faisait face à des circonstances difficiles. Aujourd'hui, M. Zeljkovic (MSW, RSW) consacre sa vie à être un spécialiste clinique en gestion du traumatisme et un consultant en travail social. De 2016 à 2019, il a été coordinateur de l'accueil, clinicien principal et co-développeur du programme Cornerstone Counselling du London Health Sciences Centre, un projet unique pilote entre l'hôpital et la communauté en Ontario. Il a soutenu les jeunes de la communauté qui étaient en attente de services cliniques, qui ne répondaient pas aux critères et qui résistaient aux modèles de traitement biomédical. En 2015, il a travaillé à l'espace de stabilisation de crise de l'Association Canadienne pour la Santé Mentale, où il a fourni des voies de désescalade de crise en établissant avant tout autre chose un rapport de confiance avec les personnes en détresse.
Son expérience souligne un problème plus large : les crises de santé mentale sont souvent gérées par la force plutôt que par du soutien. Motivés par ce constat, nous avons rédigé un court manuscrit académique visant à fournir aux prestataires de soins, qui sont extérieurs au milieu de la santé mentale, des conseils pour gérer des situations telles que celle qu'a vécue M. Zeljkovic. Ce manuscrit, intitulé « Five Ways to Support Students in Mental Health Crisis », a été publié dans le Canadian Medical Association Journal par Martin Sellier Silva (navigateur jeunesse au CESMJ), Irnes Zeljkovic et le Dr Lena Palaniyappan (directeur du CESMJ).
Dans cet article, nous présentons une série d’étapes réalistes et réalisables qui nous permettent de changer notre perspective sur les crises de santé mentale, de se focaliser non pas sur les symptômes et le diagnostic mais sur la compréhension des circonstances de vie afin d'adapter l’approche à chaque individu.
Notre compréhension des crises de santé mentale est un élément clé de ce processus. Les crises de santé mentale sont définies comme une expérience d'escalade de la détresse, des pensées et des comportements qui met en danger une personne et son fonctionnement social et professionnel. Cependant, elles peuvent aussi être simplement comprises comme des réactions proportionnées à des circonstances de vie exigeantes. Cette vision alternative nous encourage à aborder les crises avec des réponses proportionnées également.

Une première réponse proportionnée implique de valider les circonstances de vie de l'élève et de travailler en collaboration pour comprendre les facteurs contribuant à sa détresse. L'aspect collaboratif est crucial car, dans la gestion traditionnelle des crises, les cliniciens, qui sont des experts en santé mentale, risquent de ne pas tenir compte de l'avis des clients, qui sont les experts indéniables de leur propre vie. Par conséquent, l'humilité culturelle du soignant, par son ouverture à l'apprentissage mutuel ou la reconnaissance de ses préjugés implicites, est un autre élément clé de la gestion d'une crise. Par exemple, un étudiant issu d'une communauté marginalisée peut présenter des facteurs de stress différents qui doivent être pris en compte lors de l'évaluation de la crise.

Enfin, la prévention de nouvelles crises et l'augmentation de l'engagement des étudiants sont des étapes cruciales pour améliorer la guérison des crises de santé mentale. En effet, certains marqueurs spécifiques tels que les épisodes d'insomnie ou un manque soudain d'interaction sociale peuvent être des signes auxquels il faut prêter attention pour prédire de futures crises. Inversement, les cliniciens peuvent développer, avec les étudiants, des stratégies axées sur une « santé comportementale » plus large du corps et de l'esprit (par exemple, le sommeil, la nutrition, l'activité physique) plutôt que sur les symptômes de la santé mentale, afin de prévenir activement d'autres crises tout en maintenant l'engagement.
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Pour en savoir plus sur le parcours de M. Zeljkovic, consultez ce précédent article du blog du CESMJ.
Irnes travaille également sur un documentaire intitulé RESIST, qui retrace son expérience personnelle et son parcours de guérison. L'objectif de son prochain film sera toujours de trouver des moyens d'aller de l'avant en tant que communauté grâce à la résilience, au pardon et à la solidarité. Voici un lien vers le site web de son documentaire : https://resistdoc.com/
Par Martin Sellier Silva et Irnes Zeljkovic