Je continue !

Les étudiants et étudiantes des cégeps du Québec sont des jeunes dans une station de relais entre le système d'enseignement secondaire et l'université. Ceux que l'on appelle les "nerds" parmi eux (comme je l'ai été à une époque) subissent une pression accrue lorsqu'ils sont en compétition pour des programmes professionnels de haut niveau. Cela peut être très stressant.  

Le Collège Dawson, premier cégep anglophone du Québec, offre des séminaires scientifiques hebdomadaires à ses étudiants en sciences de la santé enrichies et en sciences pures et appliquées enrichies. Ces séminaires ont pour but de familiariser les étudiants avec un sujet de recherche scientifique, un cheminement de carrière et le parcours universitaire du conférencier. Ma fille, qui porte (mal)heureusement mes gènes 'nerdy', est représentante étudiante du programme enrichi en sciences de la santé. Avec la coordonnatrice du programme, elle m'a recruté pour animer bénévolement un séminaire. 

Dans ma présentation d'une heure, je me suis efforcée d'emmener les étudiants dans un voyage à travers la santé mentale, la maladie mentale, la psychose, l'intervention précoce dans la psychose et le traitement avec des antipsychotiques. J'ai partagée les résultats d'une étude spécifique sur un médicament antipsychotique, en insistant sur le fait que la recherche ne consiste pas à prouver nos hypothèses, mais plutôt à les tester. J'ai également tenté de démystifier certains mythes concernant les maladies mentales et leurs traitements. Plus important encore, j'ai cherchée à souligner les lacunes de la recherche en psychiatrie clinique et la nécessité pour la jeune génération de contribuer à les combler. J'ai également parlé de mon parcours, de la manière dont je suis arrivée là où je suis aujourd'hui, et du fait que ce parcours était loin d'être linéaire. J'ai fait quelques blagues, que les étudiants ont heureusement trouvées drôles - ouf ! J'ai conclu en demandant sincèrement aux étudiants s'ils pensaient que cette recherche était utile. La plus grande réussite a été de recevoir leurs évaluations et leurs courriels, qui témoignaient du fait qu'ils avaient trouvé mon exposé sur la santé et la maladie mentales réaliste et inspirant. Ce qui est encore plus gratifiant, c'est qu'ils m'ont demandé des conseils sur la manière de rejoindre ce secteur d'activité important ! 

Cette interaction a été non seulement la plus gratifiante, mais aussi la plus encourageante. Depuis l'âge de 11 ans, je suis hantée par la question existentielle "pourquoi suis-je ici ?". Peut-être est-ce lié à ce que je fais maintenant. C'est pourquoi j'ai décidée de CONTINUER et, plus important encore, de passer le flambeau à la génération suivante. 

Par : Sally Mustafa, PhD

Associée de recherche, Institut universitaire en santé mentale Douglas