Critique livre
Fought Disorder, A True Story of Utter Bollocks par Oliver Delgaram-Nejad
De nos jours, qui a le temps de lire un livre qui compte plus de mille pages? Même avec un horaire sans trop de contraintes, ça prend un certain courage d’entreprendre une telle lecture! Mais voilà, certaines expériences de vie ne peuvent être condensées dans un volume plus standard. C’est le cas de la psychose, semble nous dire l’auteur de Fought Disorder, A True Story of Utter Bollocks, Oli Delgaram-Nejad, qui vient tout juste de compléter un doctorat à l’Université de Manchester qui se penche sur l’impact du langage sur la pensée et la communication. L’auteur de ces lignes, qui a un vécu expérientiel de l'hypomanie mais pas la psychose, comprend parfaitement que la maladie mentale fait vivre à ceux qui en sont affectés des montagnes russes qui pourraient remplir des encyclopédies entières.
Mais revenons au livre lui-même… Le récit que l’auteur nous raconte est en quelque sorte une plongée dans les abysses d’un esprit qui est emporté par ce fascinant mais terrifiant trouble mental qu’est la psychose. La force centrale du récit est l’honnêteté de l’auteur, une honnêteté sans compromis, sans laquelle on pourrait vraiment accéder au capharnaüm de son monde intérieur. Et si l’honnêteté est la pierre d’assise du récit, le côté inusité du processus créatif, lui, dépasse l’entendement. En effet, pour s’assurer que le lecteur ait une perspective à 360 degrés, l’auteur a retracé son parcours en relisant les notes cliniques des soignants qui l’accompagnaient alors qu’il était hospitalisé sur une aile psychiatrique. Finalement, on boucle la boucle avec une dénouement heureux; après avoir côtoyé la noirceur à plus d’une reprise, on débouche sur l’espoir en lisant qu’Oli a retrouvé une vie normale, de quoi donner du courage à ceux qui se battent encore. À présent, le livre est seulement disponible en anglais.
Par Charles-Albert Morin